Portrait : Arnaud

Dans ce mono­logue écrit sur mesure par l’au­trice Lydie Tami­sier, Arnaud évoque les moments où il est au repos, ses temps de loisir ou d’oi­si­veté. Avec un sens extrê­me­ment profond de l’ob­ser­va­tion du quoti­dien, il rend hommage aux petites choses de la vie, qui prennent à travers la tendresse de son regard une épais­seur inat­ten­due.

Un homme d’une cinquan­taine d’an­nées s’ins­talle parmi les spec­teur.ice.s. Il va nous parler de sa vie. Pas parce qu’il se croit plus inté­res­sant que les autres, mais simple­ment parce qu’on lui a demandé de le faire. Au lieu de racon­ter les événe­ments saillants de son exis­tence, il se plonge dans une auscul­ta­tion de son quoti­dien à priori le plus anodin, de ce qu’on appelle habi­tuel­le­ment les moments « de creux ». Dans le Portrait d’Ar­naud, nous décou­vri­rons en vrac le rapport ambi­va­lent qu’il entre­tient avec la prome­nade, ses conseils pour profi­ter d’un plateau d’huîtres ou pour bien gérer une rela­tion de comp­toir, les souve­nirs émou­vants qu’il garde de ses zonages dans les stations-services, ainsi qu’une analyse fouillée du concept de « glande ». Et si c’était dans l’im­pro­duc­tif que l’on se révé­lait le plus ? Dans une société qui nous rabâche jusqu’à la nausée l’im­por­tance que l’on doit accor­der à son travail, le texte de Lydie Tami­sier, qui pulse d’un humour vif et discret, est un hommage au temps libre, et à la mélan­co­lie superbe du minus­cule spec­tacle de la vie.

Dans le cadre de la rési­dence de la compa­gnie Tendre est la nuit à la biblio­thèque de Mouzon.

Repré­sen­ta­tions du mercredi au samedi à 19h30 / le dimanche à 16h